Ses chevaux sont chair et non esprit
Malheur à ceux qui descendent en Égypte pour avoir du secours,
Qui s’appuient sur des chevaux,
Et se fient à la multitude des chars et à la force des cavaliers,
Mais qui ne regardent pas vers le Saint d’Israël,
Et ne recherchent pas l’Éternel!
Lui aussi, cependant, il est sage, il fait venir le malheur,
Et ne retire point ses paroles;
Il s’élève contre la maison des méchants,
Et contre le secours de ceux qui commettent l’iniquité.
L’Égyptien est homme et non dieu;
Ses chevaux sont chair et non esprit.
Quand l’Éternel étendra sa main,
Le protecteur chancellera, le protégé tombera,
Et tous ensemble ils périront.
-Ésaïe 31.1–3.
Il aurait dû aller de soi que les chevaux de l’Égypte, étant chair, n’étaient pas la solution indiquée pour le peuple de Dieu pour faire face à l’Assyrie. À quoi serviraient ces chevaux mortels de petite force alors que c’est l’Éternel qui veille sur Israël ? Quelle aide espéraient-ils trouver en Égypte pour ajouter à l’omnipotence du Dieu qui a créé les cieux et la terre ?
Mais n’est-ce pas précisément le fait que les chevaux sont chair qui les a rendu tentants pour les hommes de Juda ? Oui, on est prêts à confesser avec les lèvres que c’est Dieu qui décide les combats, mais quand on est confronté à l’armée asyrienne qui s’impose tangiblement, on ressent le besoin d'avoir également quelque chose de tangible et visible pour se rassurer. Les chevaux sont chair, et on peut les voir, les toucher, les compter, les deployer. Les chevaux font parties de la réalité qui est accessible à nos sens, tout comme les forces de l’Assyrie qui nous effraie.
Et donc les leaders de Juda succombent à cette incohérence, mais n’avons-nous pas la même tendance à préférer nous confier en des choses qui sont chair ? Ne considérons-nous pas que ce sont les choses tangibles que nous pouvons saisir par les sens qui sont plus réelles et plus fiables que les choses que nous connaissons par la foi ? Le Dieu invisible risque de sembler moins réel à nos yeux que le monde qui nous inonde par son flot constant de sensation.
Par contre, c’est Dieu qui est bien plus réel que toute autre chose puisque c’est lui qui est la source de tout ce qui existe. Et comme c’est difficile pour nous d’intégrer ce fait dans nos raisonnements, nous devons faire exprès de nous rappeler cette vérité constamment. C’est l’Esprit de Dieu qui fait subsister tout ce monde physique, et c’est de lui que provient toute la solidité des choses terrestres. Et c’est pour cette raison que Paul dit : « Ainsi nous regardons non pas à ce qui est visible, mais à ce qui est invisible, car les réalités visibles sont passagères et les invisibles sont éternelles » (2 Cor 4.18). Les chevaux de chair ont disparu il y a très longtemps, mais le Dieu qui a conduit Juda à travers ce temps difficile est le même Dieu qui nous sauve aujourd’hui.
Photo “Chariot relief in the Ancient Agora Museum. Athens, Attica, Greece” by LBM1948 - Own work, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=79912026