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Bonjour, cher lecteur, et bonne année !
Nous avons célébré Noël chez nous en famille, tout comme nous l’aimons faire. Ces derniers jours on a fait pas mal de vélo, pas mal de Lego (plutôt les garçons), diverses œuvres artistiques (plutôt les filles), et tous les enfants se sont bien amusés avec le clavier-piano envoyé par les grand-parents. Heureusement que j’ai pu trouver l’adaptateur nécessaire pour brancher les écouteurs !
Hier soir nous sommes sortis pour tester la télescope de Titus. Il y a un champ agréable dans la région de la Sainte Victoire un peu en haut du barrage de Bimont, et nous y espérions trouver de l’obscurité pour regarder les étoiles. Bien sûr, les enfants ont trouvé super chouette de faire une petite balade par nuit, mais contrairement aux prévisions de la météo, le ciel n’a pas coopéré. Il y avait plein d’obscurité… avec un grand nuage couvrant tout ce que nous voulions voir. Alors, nous avons chanté des cantiques de Noël en plein air, et ce n’était pas du tout une sortie ratée.
Réflexions en cours
En défense de l’Église
Il y a eu cette semaine une référence en passant au besoin pour l’Église de se mettre en question et de se repentir. Ça passe sans se remarquer ; on est très habitué à cette manière de parler et elle à l’aire sage et humble. Nous ne prétendons pas être parfaits, nous sommes nous aussi des pécheurs et nous admettons que nous avons profondément blessé les autres par notre comportement.
Et c’est vrai. C’est à dire, c’est vrai que les chrétiens restent (pour l’instant) des pécheurs qui ont besoin de se repentir chaque jour. Et quand même, pour ma part, je commence à avoir marre de la facilité avec laquelle ce genre de propos sort de toutes les bouches. Mais quand donc parlerons-nous un peu de la gloire et la beauté de l’Épouse de Christ ? Suivons-nous vraiment le modèle des apôtres dans leur manière de parler de l’assemblé des rachetés ?
afin que les dominations et les autorités dans les lieux célestes connaissent aujourd’hui par l’Église la sagesse infiniment variée de Dieu, (Ép 3.10)
mais afin que tu saches, si je tarde, comment il faut se conduire dans la maison de Dieu, qui est l’Église du Dieu vivant, la colonne et l’appui de la vérité. (1 Ti 3.15)
Maris, aimez vos femmes, comme Christ a aimé l’Église, et s’est livré lui-même pour elle, afin de la sanctifier par la parole, après l’avoir purifiée par le baptême d’eau, afin de faire paraître devant lui cette Église glorieuse, sans tache, ni ride, ni rien de semblable, mais sainte et irrépréhensible. (Ép 5.25-27)
Réjouissons-nous et soyons dans l’allégresse, et donnons-lui gloire; car les noces de l’agneau sont venues, et son épouse s’est préparée, et il lui a été donné de se revêtir d’un fin lin, éclatant, pur. Car le fin lin, ce sont les oeuvres justes des saints. (Ap 19.7-8)
C’est sur que les auteurs bibliques parlent aussi des fautes des Églises (e.g. 1 Co, Ap. 2-3), mais mon impression est qu’ils voient l’Église premièrement comme une réalité glorieuse, le peuple transformé par la grâce de Dieu, le corps de Christ, le lieu d’habitation du Saint Esprit. C’est dans l’Église que Dieu démontre sa sagesse, sa puissance, sa grâce, son amour aux yeux du monde. Elle n’est pas encore sans tache, ni ride, mais ces fautes ne font pas partie de sa nature essentielle. Souvenons-nous que l’Église est l’Épouse d’un autre, et craignons de le trouver trop facile d’en parler mal. Mes propres péchés, je dois les assumer, et c’est important d’être conscient des échecs de notre communauté locale, mais quand on dit « l’Église » tout court, je voudrais suggérer que ça c’est une réalité qu’il faut respecter par crainte du Dieu qui la sanctifie par le sang de son propre Fils.
Réflexion en cours, je trouverais précieux vos retours…
Vu sur les réseaux sociaux
Les traductions de la Bible et le mot « juif »
Un ami musulman m'a envoyé un lien vers un post sur X (supprimé depuis) qui tentait de démontrer que l'utilisation du mot jew (juif) dans les Bibles anglaises est une erreur de traduction. L'argumentation laissait à désirer (c'est peut-être pour cela que ça a été supprimée ?), mais nous pouvons peut-être en profiter pour poser la question de quels sont les mots grecs et hébreux qui sont traduits par « juif » en français et quel est le sens de ces mots.
L'affiche sur X a souligné que le mot grec utilisé dans le Nouveau Testament est Ιουδαιος (Ioudaios), et leur traduction proposée était Judéen plutôt que Juif. En d'autres termes, ils proposaient que nous considérions ce terme comme un terme géographique plutôt qu'un terme ethnique. Un Ιουδαιος serait donc une personne de la province de Judée, et non un descendant de Jacob.
Il n'est pas nécessaire de connaître les langues bibliques pour voir le problème fatal de cette théorie. Une simple recherche du mot « juif » dans le Nouveau Testament (Ιουδαιος si vous voulez être précis et que vous savez le faire) montrera que le mot est systématiquement utilisé pour désigner un groupe de personnes défini par une ascendance commune et non par un territoire partagé. Tout d'abord, il y a des Juifs en Galilée (Jn 6), qui ne fait pas partie de la Judée. De plus, dans le livre des Actes des Apôtres, on trouve des Ιουδαιοι dans toutes les villes du bassin méditerranéen. Ces personnes ne sont pas originaires de la Judée, mais elles se réunissent dans une synagogue, pratiquent la loi de Moïse et comptent Abraham, Isaac et Jacob parmi leurs ancêtres. Puis, dans les épîtres, Ιουδαιος est systématiquement utilisé en opposition au grec ou au païen. Par exemple :
Il n'y a ni Juif ni Grec, il n'y a ni esclave ni homme libre, il n'y a ni homme ni femme, car vous êtes tous un dans le Christ Jésus. (Ga 3.28)
Quel est donc l'avantage du Juif ? Ou quelle est la valeur de la circoncision ? Beaucoup à tous points de vue. Tout d'abord, les Juifs se sont vu confier les oracles de Dieu. (Ro 3.1-2)
Car les Juifs demandent des signes et les Grecs cherchent la sagesse ; nous, nous prêchons le Christ crucifié, pierre d'achoppement pour les Juifs et folie pour les païens, mais pour ceux qui sont appelés, Juifs et Grecs, le Christ est la puissance de Dieu et la sagesse de Dieu. (1 Co 1.23-24)
Après avoir parcouru le Nouveau Testament, nous devons revenir en arrière et jeter un coup d'œil à l'Ancien. Aucune étude d’un mot grec n'est complète sans voir comment le mot est utilisé dans la Septante (abrégée LXX), la traduction grecque de l'Ancien Testament réalisée au cours des siècles précédant la naissance du Christ.
Le mot Ιουδαιος y traduit systématiquement le mot hébreu יְהוּדִי (yehudi), qui est simplement la forme adjective du nom de Juda. C'est litéralement Judéen. Selon le contexte, le English Standard Version traduit ce terme par Judéen ou par Juif :
Comment Judéen, c'est-à-dire « de la tribu de Juda », devient-il Juif, remplaçant le terme Israélite ? La réponse est qu'à l'époque précédant l'exil, Israël et Juda étaient deux royaumes distincts. Les Israélites étaient ceux du royaume du Nord, et les Judéens ceux du royaume du Sud (avec Jérusalem pour capitale et l'héritier de David pour roi). Le royaume du nord est parti en exil bien avant le royaume du sud, et la majorité des descendants de Jacob qui ont conservé leur identité pendant l'exil appartenaient à la tribu de Juda. Comme la plupart d'entre eux étaient des Judéens, le terme « Judéen » a fini par s'appliquer à tous.
C'est ça l'usage dans le livre d'Esther où Mardochée de la tribu de Benjamin (2.5) est appelé un יְהוּדִי qui est traduit Ιουδαιος dans la Septante et Juif dans nos bibles françaises. De même, dans le Nouveau Testament, les prêtres (de la tribu de Lévi) sont juifs, tout comme Paul (de la tribu de Benjamin).
En bref, l'utilisation du mot « juif » dans les bibles françaises n'est pas une erreur de traduction et, en règle générale, si quelqu'un affirme que pratiquement toutes les versions de la Bible en français ou en anglais se trompent sur une question de traduction, vous pouvez ignorer cette personne en toute bonne conscience.
Depuis les archives
Lectures
Bibliques
En 2023 j’ai lu la Nouvelle Édition de Genève et en 2024 j’ai choisi la King James Version. Cette année, mon projet et de lire la Bible du Semeur. D’ici mercredi 8 j’aurais dû lire les 7 premiers chapitres de Proverbes et les 16 premiers chapitres de Genèse. Pour les langues bibliques, cette semaine est pour moi une semaine d’hébreu. Je voulais terminé Genèse en 2024, mais je suis toujours en chapitre 42 dans la rencontre entre Joseph et ses frères.
Autres livres
Ici à la fin de 2024 j’ai lu enfin (en livre audio) la classique de la saison de Charles Dickens, A Christmas Carol. C’était plus agréable que je n’attendais. J’ai toujours détesté les filmes en tant qu’enfant, mais la prose de Dickens est une vraie délice. J’ai remarqué que ce livre est un bel exemple de romantisme. La vertu, qui manque à Scrooge mais qu’il apprend, n’est ni plus ni moins que les justes sentiments. Il y a des références au christianisme, mais la religion qui est enseignée est exclusivement horizontale. Tout le même, le dernier chapitre est une admirable représentation de la joie trouvée quand quelqu’un est libéré de l’avidité.
Je suis aussi en train de lire The Glory of Christ par John Owen que je recommande fortement.
L’espace
C’est possible que vous avez vu dans le journal que le Parker Space Probe vient de survivre son approche le plus près du soleil. J’ai beaucoup apprécié cette vidéo de Smarter Every Day :
24Or, à celui qui peut vous préserver de toute chute et vous faire paraître devant sa gloire irrépréhensibles et dans l’allégresse, 25à Dieu seul, notre Sauveur, par Jésus-Christ notre Seigneur, soient gloire, majesté, force et puissance, dès avant tous les temps, et maintenant, et dans tous les siècles! Amen!
Jud 24–25.