Le Cahier FdD No. 9 - 26/3/25
Perte de la trame narrative des écritures - Éclipse solaire lunaire
Bonjour chers lecteurs,
Hier Chelsea et moi (avec Benjamin) avons eu le plaisir de participer à une réunion de prière pour le monde musulman. Ça s’est passé pas loin de chez nous et nous étions en peu près 20 personnes. Il y a eu des pâtisseries nord-africaines et du café arabe, mais le plus intéressant et encourageant était de voir la diversité des chrétiens, même dans notre petit coin, qui ont à cœur que les musulmans soient atteints par l’Évangile.
Pendant la prière, Benjamin a été plutôt sage, mais à un moment donné il avait envie d’exercer sa voix. Alors, inspiré par ce qu’il entendait, il a commencé à dire doucement « oui, oui, oui » lorsqu’on priait. Sans doute sa voix a été entendue, et Dieu interviendra pour se révéler comme il l’a fait tant de fois dans le passé.
Que les peuple t louent, ô Dieu,
que tous les peuples t’adressent leurs louanges !
Psaume 67.4
Islam
Le Qur’an et la perte de la trame narrative
Imaginez que vous êtes en train de lire Le Seigneur des anneaux. Ayant terminé Les Deux Tours, vous abordez Le Retour du roi, le volume qui prétend être la suite des deux autres. Mais curieusement, vous découvrez que l’histoire ne recommence pas là où Les Deux Tours a terminé. Les mêmes personnages sont toujours là, Frodon et Sam, Gandalf et Aragorn, même Sauron, mais l’anneau ne figure presque plus, et la quête de le détruire semble avoir été oublié. On raconte à nouveau certaines choses qui se sont passées dans les volumes précédents, mais sans le contexte de la guerre de l’anneau. Ces histoires servent d’exemples plutôt qui illustrent le genre de chose qui se passe dans la Terre du Milieu.
Certainement, à un moment donné, vous vous demanderez sérieusement si c’était vraiment le même auteur derrière tous les trois volumes. Comment le même auteur aurait-il complètement perdu le fil de la trame narrative entre les deuxième et troisième volumes ? Et c’est un peu comme ça, l’expérience d’un chrétien qui lit le Qur’an. Dans la Bible, il y a une trame narrative qui commence dans l’Ancient Testament et qui continue dans le Nouveau Testament, mais le Qur’an semble ignorer totalement cette grande histoire.
L’histoire de Dieu et son peuple
Cette histoire commence avec le récit de la création du ciel et de la terre par Dieu. Cette création est initialement « très bonne », mais quand l’homme désobéit à son Créateur et mange le fruit défendu, le péché entre dans le monde. Depuis ce moment, il y a la corruption et la mort dans la terre, et les humains sont expulsés du Paradis d’Éden et privés de la présence de Dieu. Alors la grande question de l’histoire de la Bible est comment la relation entre Dieu et les hommes peut-elle être restaurée ? Alors, Dieu choisit un homme, Abraham, pour fonder un peuple qui va être le peuple de Dieu, à travers lequel Dieu entend bénir le monde entier. La famille d’Abraham séjourne en Égypte, et là-bas ils deviennent un peuple très nombreux, mais assujettis à l’esclavage par les égyptiens. Dieu entend leurs cris, et il intervient pour sauver son peuple et pour juger les autres qui le résistent obstinément. Dieu donne à ce peuple sa loi, et il les fait entrer dans le pays qu’il avait promis à leurs ancêtres. Malgré toutes ces bénédictions, le peuple d’Israël n’est pas fidèle à son Dieu, et Dieu est obligé de les corriger avec les jugements qui deviennent de plus en plus sévère, jusqu’au moment où il envoie les babyloniens pour prendre son peuple captif en pays étranger. 70 ans plus tard, Dieu leur fait la grâce de rentrer dans leur propre pays, mais il est évident qu’ils ont toujours le même endurcissement de cœur, et la question reste : quelle est la solution pour le péché ? Comment Dieu entend-il sauver son peuple une fois pour toutes ?
Tout au longue de ces événement historiques, Dieu donne aux prophètes des révélations d’une figure à venir, un sauveur pour le peuple de Dieu. Il sera un prophète qui révélera Dieu d’une façon inédite, un roi qui fera vivre le peuple de Dieu dans la paix et la sécurité, et, mystérieusement, un homme qui souffrira et mourra pour les péchés du peuple.
Ici se termine l’Ancien Testament, et le lecteur est laissé avec le suspens : comment Dieu accomplira-t-il toutes les promesses qu’il a faites dans ce premier volume des écritures ? La réponse du Nouveau Testament et l’envoie de Jésus, Dieu le Fils, dans le monde. Comme Dieu a habité parmi son peuple auparavant dans le Tabernacle, Jésus vient habiter parmi le peuple de Dieu, leur montrant sa gloire. Ce peuple le rejette, et il est crucifié sous l’ordre du préfet romain. Mais, le troisième jour, il est ressuscité, et il apparait vivant à ces disciples. Il les fait comprendre que par sa mort il a pris sur lui-même la punition pour les péchés de son peuple, et par sa résurrection il a vaincu la mort une fois pour toutes. Il les envoie donc pour annoncer cette bonne nouvelle partout dans le monde, parce que toute personne qui place sa foi en Jésus devient le sien et un héritier de la vie éternelle auprès de Dieu. Puis, Jésus monte en gloire jusqu’à la droite de Dieu où il siège en roi victorieux jusqu’au moment déterminé par Dieu où il reviendra pour détruire ses ennemis et établir son royaume sur la terre. Ainsi, le péché et la mort ne seront plus, et Dieu vivra parmi les siens à tout jamais.
Le livre qui confirme ?
Cette histoire n’est pas complétée par le Qur’an. Malgré les références à la création, le jugement final, et les prophètes passés, le Qur’an ne démontre aucune familiarité avec cette grand histoire. La logique du Qur’an est que Dieu envoie sans cesse des messagers aux peuples divers pour leur rappeler que lui est le seul Dieu digne d’adoration. Presque sans exception, ses messagers sont rejetés par les gens, et l’histoire se termine avec le salut du prophète et la destruction des non-croyants. Effectivement l’histoire de chaque prophète du passé est modelée sur l’expérience de Mahomet. Leur message était le même que le sien et si lui est rejeté, ce ne pas surprenant parce que c’était leur expérience aussi. Totalement absente est l’idée que Dieu a un projet pour sauver son peuple du péché et de la mort, un projet qui se déroule au travers de tous les siècles de l’histoire du monde. En plus, le Nouveau Testament, contrairement à l’Ancien, ne laisse pas le lecteur dans l’attente d’un troisième volume1. Les chrétiens n’attendent pas un prophète pour compléter la révélation. Nous n’attendons que Jésus lui-même pour accomplir sa promesse et finir l’histoire qui a commencé dans le premier chapitre du Genèse.
Lectures
C’est la dernière semaine de Ramadan, et je terminerai le Qur’an dimanche. Un bon exemple de la façon que le Qur’an raconte les histoires des prophètes se trouve en sourate 37, As-Saffat à partir de verset 69 où on peut lire les histoires de Noé, Abraham, Moïse, Éli, Lot, et Jonas, une après l’autre.
J’ai terminé Buddhism and Monotheism par Peter Harvey, je suis toujours dans The Everlasting Man par G.K. Chesterton, et j’ai commencé William Wilberforce par Kevin Belmonte.
L’éspace
Le 2 mars, Firefly est devenue la première entreprise privée à réussir à poser un atterrisseur sur la surface de la lune. C'est une chose très intéressante en soi, mais ce que j'ai trouvé vraiment fantastique, ce sont les images de la terre éclipsant le soleil, vues depuis la surface de la lune :
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Louez-le, soleil et lune!
Louez-le, vous toutes, étoiles lumineuses!
Psaume 148.3
Et s’il y a une faiblesse dans l’analogie du Seigneur des anneaux, c’est le fait qu’à la différence du Nouveau Testament, Les Deux Tours attend clairement une suite.